1,7 milliard d’heures de visioconférence chaque année : derrière ce chiffre, un bouleversement silencieux des habitudes d’apprentissage. Longtemps réservé aux réunions feutrées, Zoom s’impose désormais jusque dans les salles de classe virtuelles, bousculant la frontière entre outils de réunion et plateformes de formation. Son ascension intrigue, fascine, parfois dérange, mais elle interroge surtout notre façon de transmettre et d’apprendre, à l’ère du distanciel généralisé.
Zoom et les LMS : quelles différences et complémentarités ?
Zoom, aujourd’hui omniprésent dans l’univers de la visioconférence, s’est taillé une place à part. Sa vraie force : rendre le dialogue instantané, sans fioritures. Mais ne nous trompons pas, son terrain de jeu reste l’animation de classes virtuelles, le direct, la spontanéité des échanges. Pour tout ce qui touche à la gestion structurée de l’apprentissage, il passe le relais.
Un LMS (Learning Management System), lui, centralise tout le dispositif pédagogique : organisation des modules, suivi individualisé, gestion des certifications, statistiques détaillées… La plateforme devient le cœur du dispositif, où chaque apprenant voit son parcours suivi, planifié et accompagné. Zoom ne propose rien de tout cela : il enrichit, mais ne remplace pas.
C’est en croisant les deux mondes que la magie opère. Une grande majorité de plateformes de formation permettent d’intégrer Zoom en natif. Résultat : on peut lancer une classe virtuelle sans quitter le LMS, conserver les données de connexion, centraliser les rapports d’assiduité. L’apprenant bénéficie d’un environnement fluide, où la flexibilité du distanciel s’appuie sur la colonne vertébrale d’un système structurant. Un duo gagnant, à condition de bien orchestrer l’ensemble.
Tableau comparatif :
| Zoom | LMS | |
|---|---|---|
| Fonction principale | Visioconférence, classes virtuelles | Gestion des contenus, suivi des apprenants |
| Gestion administrative | Non | Oui |
| Suivi de progression | Limitée | Avancé |
| Intégration d’outils externes | Oui (en tant qu’outil intégré) | Oui (Zoom, CourseBoost, Shopify …) |
En associant Zoom à des outils comme CourseBoost ou OctoProctor, les organismes de formation franchissent un cap. Ils offrent aux apprenants une formation à distance à la fois vivante, structurée et sécurisée. Le tout sans céder sur l’exigence de suivi ou sur la capacité d’adapter les parcours.
Panorama des principales plateformes LMS pour la formation en ligne
Impossible de résumer le marché des plateformes LMS en quelques lignes tant il foisonne. On y trouve des solutions libres et collaboratives, mais aussi des offres propriétaires clé en main. Moodle, précurseur de l’open source, s’est forgé une réputation solide grâce à son modèle flexible et à une communauté mondiale de contributeurs. Universités, écoles, associations : tous y trouvent matière à façonner des parcours pédagogiques sur mesure, sans barrière financière à l’entrée.
Canvas, également open source, séduit par son interface intuitive et sa capacité à s’intégrer à une multitude d’outils collaboratifs. Ces deux plateformes illustrent la puissance des solutions gratuites, qui rivalisent aujourd’hui avec les logiciels commerciaux les plus aboutis.
Sur le terrain des LMS propriétaires, la promesse est différente : ergonomie léchée, assistance dédiée, fonctionnalités prêtes à l’emploi. iSpring LMS s’impose pour sa compatibilité avec SCORM et xAPI, ouvrant la porte à une grande variété de contenus. Digiforma cible la formation professionnelle avec une gestion administrative poussée, tandis que 360Learning mise tout sur l’intelligence collaborative et la co-création de modules.
La diversité des plateformes de gestion de l’apprentissage répond à la montée en puissance du distanciel. Des acteurs spécialisés comme MyKlub adressent les besoins de communautés précises, alors que des mastodontes comme Adobe Learning Manager s’insèrent dans des environnements technologiques vastes. Au final, chaque acteur du secteur trouve son outil, adapté à la complexité de ses attentes et à l’ampleur de ses usages.
Fonctionnalités clés : que propose Zoom en tant que LMS ?
Zoom n’est pas un LMS au sens strict. Pourtant, il s’impose dans l’arsenal d’outils de formation à distance, grâce à ses fonctionnalités taillées pour l’interaction synchrone. Voici ce que Zoom met sur la table :
- Visioconférence HD pour des échanges vivants, sans décalage,
- Partage d’écran et de documents pour dynamiser les sessions et faciliter la collaboration,
- Tableau blanc permettant l’annotation et la prise de notes à plusieurs mains,
- Gestion fine des salles de sous-groupes (breakout rooms) pour des ateliers ou travaux en petits comités,
- Enregistrement des sessions pour revoir ou archiver les cours.
Ce qui distingue Zoom, c’est sa capacité à s’imbriquer dans l’écosystème des plateformes de formation. L’apprenant accède aux classes virtuelles sans quitter son LMS, les formateurs synchronisent les plannings, retrouvent les rapports d’assiduité et les données de connexion sans friction. La gestion des parcours se fait de façon fluide, sans multiplication des outils ou des interfaces.
En associant Zoom à un LMS compatible SCORM ou xAPI, le suivi des activités s’affine : progression, participation, conformité… tout est tracé. Chaque plateforme doit néanmoins garantir la protection des données personnelles, un enjeu qui s’impose avec le RGPD. L’intégration possible d’outils comme CourseBoost ou OctoProctor enrichit l’environnement : microlearning, gamification, surveillance des épreuves… le champ des possibles s’élargit.
Il faut le rappeler : Zoom ne prend pas en charge la gestion complète des contenus, des évaluations ou des utilisateurs. Il vient compléter l’expérience, en injectant une dose d’interaction humaine et de dynamisme là où les plateformes traditionnelles montrent parfois leurs limites.
Zoom face aux autres LMS : avis d’utilisateurs et critères de choix
Dans le choix d’une solution pour la formation en ligne, Zoom séduit par sa simplicité et la spontanéité qu’il offre lors des classes virtuelles. Les utilisateurs apprécient sa prise en main rapide : il suffit de quelques clics pour rejoindre une session, partager un document ou activer une salle de sous-groupe. Mais cette facilité a son revers : Zoom n’assure pas la gestion globale des contenus, ni le suivi détaillé des acquis. Ces missions restent l’apanage des plateformes LMS telles que Moodle, Canvas ou iSpring LMS.
Quels critères retiennent l’attention des professionnels ? Voici les éléments qui guident la sélection :
- Accessibilité sur l’ensemble des appareils,
- Ergonomie pensée pour fluidifier l’expérience des apprenants comme des formateurs,
- Capacité à personnaliser les parcours et à intégrer aisément des modules ou outils externes,
- Compatibilité avec les standards SCORM et xAPI pour garantir l’interopérabilité,
- Respect strict de la confidentialité des données (RGPD).
Dans l’entreprise, le LMS hébergé dans le cloud remporte souvent la mise grâce à ses rapports détaillés et à la réduction des tâches administratives. Dans l’enseignement supérieur, la possibilité d’intégrer Zoom directement au LMS est vue comme un atout, à condition que la plateforme conserve le contrôle sur la gestion des utilisateurs et l’automatisation des processus.
Le choix ne se résume pas à une alternative binaire. L’enjeu, pour chaque organisation, consiste à dénicher la bonne combinaison : Zoom pour la dynamique d’échange en direct, le LMS pour la structuration, le suivi et la capitalisation. C’est dans ce mariage que se dessine l’avenir de la formation à distance, à la croisée de l’humain et du numérique.


